Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Aspi de A à Z
7 mai 2014

Werber (Bernard)

J'ai trouvé sur un forum internet une liste de gens célèbres soupconnés d'être Asperger. On nous proposait de suggérer d'autres personnes connues qui pourraient l'être. J'ai pensé spontanément à Bernard Werber. J'ai été bien en peine d'expliquer ce choix, manquant d'arguments et de connaissances sur l'auteur en question. J'ai donc décidé de creuser un peu. Je vous livre ici des extraits d'interviews, de son autobiographie et les réflexions qu'elles ont fait naitre en moi. Il s'agit d'une analyse personnelle, donc qui n'engage que moi.

Bernard Werber nait à Toulouse en septembre 1961. Il montre très tôt un goût prononcé pour le dessin.

" A cinq ans, il reproduit instinctivement la perspective d'horizon dans l'un de ses dessins. Début des ennuis. "Dans le doute et sous la pression sociale, j'ai refait mon dessin avec le personnage sur le sol". Le petit Bernard voit les choses différemment que ses contemporains : en perspective. Toujours en butte aux critiques, il persiste et signe."

Il écrit sa première nouvelle à l'âge de 7 ans. Il ne cessera plus d'écrire. A l'école, il a des résultats médiocres. En 1974, il avoue une passion pour l'électronique, les maquettes d'avion, la civilisation Maya, les habitants de l'île de Paques et l'astronomie. Il a un caractère de plus en plus solitaire, passe des heures à lire aux toilettes. Son auteur fétiche du moment : Jules Verne. Il monte un journal de lycée. Après le bac, recalé à ses examens de droit et peu motivé ( son professeur de sociologie lui avait dit :"- Le droit va vous apprendre deux choses : à séduire et à tricher"), il monte à Paris pour intégrer l'Ecole Supérieure de Journalisme, après avoir fait une année d'étude en criminologie. En 1983, il obtient le prix de la Fondation News du meilleur jeune reporter. Il travaille en tant que journaniste local d'abord, puis pigiste et enfin journaliste scientifique régulier au "Nouvel Observateur" pendant 7 ans. Sélectionné en 1990 en finale du prix Mumm du meilleur article de l'année, il attise les jalousies. Ecoeuré par le système, il quitte son emploi et met à profit sa période de chômage pour apprendre le métier de scénariste de cinéma à l'INA. En 1991, il publie "Fourmis" chez Albin Michel. Le succès est lent au début puis tout-à-coup explose. C'est un best-seller qui le fait connaitre au public. Suivront plusieurs livres (un best-seller par an). Aujourd'hui, il continue à écrire, à peindre et dessiner, scénarise et réalise des films, fonde une association et reste très proche des ses fans par l'intermédiaire de son site et de sa page facebook.

Je ne suis pas adepte de ses oeuvres ( à part la trilogie des Fourmis et L'Encyclopédie Du Savoir Relatif Et Abolu), trop science fiction à mon goût, et suis loin d'adhérer à toutes ses théories. Mais son écriture m'a interpellée par l'étendue de ses sources, la diversités de ses sujets (ou plutôt des approches différentes d'un même sujet), son analyse de la société et de l'être humain. Les héros de ses romans ont tous des traits autistiques. A propos du personnage principal du Miroir De Cassandre, il dit : " Cette héroïne autiste, c'est ma part féminine que j'ai creusée à fond. Un peu comme Flaubert disait "Bovary, c'est moi", Cassandre, je l'assume complètement". Son "alter ego de papier, Isidore Katzenberg" (Père De Nos Pères, L'Ultime Secret), un ancien journaliste qui fuit la société, s'enferme dans son château d'eau avec ses dauphins me parait bien aspi. Il a une vision différente des choses. A la question "- Où avez-vous trouvé l'idée de l'énigme des allumettes ?", il répond : "- J'ai cherché une symbolique facile, quasi enfantine de l'ouverture de conscience. Qu'y a-t-il de plus beau que la découverte de la dimension du relief pour un esprit qui ne voit qu'à plat ?" Il a des formules qui reviennent régulièrement dans ses différentes oeuvres (" Ce n'est pas parce qu'ils sont nombreux qu'ils ont raison", 1+1=3"). Il ment rarement. Il s'assied dans des positions improbables. Il a un odorat hypersensible, dit lui-même qu'il est déjà tombé amoureux de l'odeur d'une personne avant de l'avoir vue. Il a besoin de distance et de solitude. Sa motivation : "comprendre l'humanité en changeant les regards." Pour cela, il utilise le principe des 4 A : Autodidacte " J'apprends tout seul"; Agnostique " Je n'ai aucune certitude"; Autonome "Je ne dépends d'aucune philosophie, maître à penser, groupe intellectuel ou dogme; Anarchiste ' L'idéal de l'homme est d'être libre, responsable de lui-même [...] Dans La Révolution Des Fourmis, je recherche une méthode pratique pour réussir une révolution douce, non violente, sans effet spectaculaire, pour changer les mentalités et sortir du système des castes qui je crois sclérose la société française moderne". La seule caractéristique Asperger qui lui manquerait serait la mémoire. "Je n'arrive pas à mémoriser tout ce qui est dates, noms de fleuves, capitales, récitations par coeur. [...] je n'arrive pas non plus à mémoriser les formules mathématiques. Par contre j'arrive à les prolonger, mais ça les profs s'en fichent". Je pense plutôt, au vu de l'étendue de ses connaissances qu'il a une mémoire très sélective. (Il affirme , par ailleurs, qu'il a des flashs de sa vie intra-utérine. Curieux pour quelqu'un qui prétend ne pas avoir de mémoire...)

"Depuis notre naissance, nous sommes conditionnés et façonnés par notre monde conscient : l’école, nos parents, notre entourage, les médias, nos patrons, nos collègues, l’autorité. Nous sommes programmés pour y répondre en jouant les règles du jeu et faire ce que les gens attendent de nous. Cette programmation correspond à notre mode «conscient» ou notre mode «social». Mais il existe en nous une autre programmation, qui nous est personnelle et secrète. Celle-ci ne tient pas compte de notre âge, de notre sexe, ni des rapports sociaux. Elle détient des informations essentielles pour notre bonheur, notre épanouissement et l’expression de ce que nous sommes vraiment".(Interview du 21 octobre 2013).

" Pourquoi j'écris ? Parce que j'ai l'espoir que quelqu'un, un jour, quelquepart, me comprendra vraiment"

Le bonheur selon vous : " Réaliser sa mission sur terre".

"Je suis intimement persuadé qu'il y a chez moi un projet cohérent, même si je ne suis pas encore certain de pouvoir le cerner".

 

Et vous alors, qu'en pensez- vous ?

 

Publicité
Publicité
Commentaires
A
Je pense... Que j'aime énormément sa façon de penser.
Y
Je viens d'avoir la réponse sur le coté aspi de Bernard Werber : en fait il n'en sait rien, il ne s'est jamais poser de question à se sujet... mais il va creuser le sujet ;)
Y
Je demanderai à mon frère de lui poser la question. C'est un de ses potes.
Newsletter
9 abonnés
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 25 249
Aspi de A à Z
Archives
Aspi de A à Z
Derniers commentaires
Publicité