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23 mai 2014

Intérêts restreints

Ils sont listés dans les signes cliniques du syndrome d'Asperger.

Je trouve ce qualificatif maladroit, si ce n'est erroné. Il implique une notion de limitation qui me dérange et ne s'applique en tout cas pas à ma personne. Mes intérêts peuvent être particuliers, spécifiques, fascinants, envahissants... Ils sont tout sauf restreints.

On m'a souvent dit : "- De toutes façons, toi, tu te fous de tout; tu ne t'intéresses à rien". C'est on ne peut plus faux. Je m'intéresse à énormément de choses. J'ai toujours eu une soif avide d'apprendre. Le temps me manque. Aussi, je n'ai pas envie de le perdre pour des choses trop futiles. Les actualités, le sport, les potins, les séries télévisées, le monde du show-business... font souvent l'objet de conversations générales. J'ai bien conscience que mon abstraction de ces sujets accroit mes difficultés de communication. Mais j'ai du mal à m'enthousiasmer pour un évènement éphémère qui ne m'apporte rien et sur lequel je n'ai aucun moyen d'action. Je passe donc, auprès de mes amis, pour une militante et auprès des autres, soit pour un puits de connaissance, soit pour une montagne d'ignorance...

Mes premiers intérêts, après les animaux, la littérature et le piano ont été l'histoire et l'étymologie.

J'ai déjà écrit sur les animaux et les livres, un article sur le piano est en cours. A l'école, je n'étais pas spécialement bonne en histoire et, passée la révolution française, elle m'intéressait beaucoup moins. Le fait d'accoupler cette matière à la géographie ne m'aidait pas. Je n'ai pas la mémoire des dates ni des lieux et un sens de l'orientation qui m'amène à me perdre dans mon propre quartier. En fait, je me situe très mal dans le temps et dans l'espace. Je n'étais pas bonne élève non plus en latin et en grec. C'étaient pourtant des domaines qui me passionnaient mais que j'étais incapable d'aborder par le biais des apprentissages scolaires conventionnels.

Je me suis intéressée successivement à la politique, à la lèpre, à la théologie, à la psychologie, au droit, aux sciences économiques, aux maladies auto-immunes, à la criminologie... en passant par des périodes de bricolage, cuisine, tricot, crochet d'art... Il est inutile de préciser que depuis ma découverte du syndrome d'Asperger, les neurosciences sont devenues ma nouvelle marotte. Qui ose encore dire que j'ai des intérêts restreints ?

Mon fils s'intéresse aux animaux, aux mathématiques, à l'informatique, aux sciences naturelles et aux arts plastiques. Ma mère se fait beaucoup de soucis pour son avenir. Elle a conscience de ses aptitudes. Mais sa forme d'intelligence particulière s'accorde mal avec les exigences scolaires et sociales. Ses difficultés en français et sa mauvaise compréhension du vocabulaire risquent de l'empêcher de suivre une scolarité normale. Je suis moins inquiète. J'ai arrêté d'aller à l'école régulièrement dès l'âge de 12 ans. Je n'ai aucun diplôme. Cela ne m'a pas empêchée d'être cadre à 20 ans ! Mais j'ai une personnalité forte qui lui fait défaut. Et les problèmes des Asperger, malgré toutes leurs capacités et leur savoir, dans le monde du travail, sont bien réels. Reste donc à trouver la voie qui lui permettra de s'épanouir dans ce qu'il aime et, en même temps, de s'assurer une vie indépendante...

 

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