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25 avril 2014

Q.I.

Mes parents m'ont fait passer un test de QI, petite. Je leur en ai longtemps voulu et l'ai refusé pour mon fils. Un jour que je le reprochais à ma mère :"- Cela m'a gâché toute mon enfance. J'aurais préféré ne pas savoir. Cela m'a séparée des autres", elle m'a répondu : " - Ce n'est pas parce qu'on a su ton QI que tu as eu des difficultés; c'est parce que tu avais des difficultés qu'on t'a fait passer ton QI". Si elle me l'avait dit avant... Dans mon cas, cela a été l'arbre qui m'a caché la forêt. J'ai été étiquetée "surdouée", "enfant précoce". Aujourd'hui, les termes (ou plutôt initiales) communément utilisés sont HPI, HQI. A l'époque, on ne connaissait pas le syndrome d'Asperger (surtout en France), mais les enfants précoces étaient "à la mode". On voyait naître des associations de parents, de nouvelles structures, une première colonie de vacances pour les enfants surdoués... J'y suis allée. J'y ai trouvé des enfants, certes intéressants mais infatués et arrogants pour la plupart. Pensez-vous, ils étaient élevés dans l'assurance qu'ils étaient des petits génies. J'ai d'ailleurs moi-même, succombé à un certain complexe de supériorité à un moment. Je vous rassure, la perception de ces enfants a bien changé et, de nos jours, on tient plus compte de leurs difficultés que de leurs capacités. Bref, même dans ce contexte spécial, j'étais toujours en décalage. Elevée dans l'idée que je devais mieux réussir que les autres puisque j'étais plus intelligente qu'eux (ou était-ce moi qui me mettais la pression toute seule ?), ma naïveté, ma maladresse sociale et mon impuissance à comprendre certains sous-entendus l'accentuaient davantage (le décalage).

Ma mère a décelé plus tôt, chez mon fils, son intelligence que ses difficultés de communication. (Moi, je suis toujours aussi nulle pour déceler quoique ce soit. Je manque de référence. Pour moi, tout est toujours "normal".)

Ne nous leurrons pas. Si, statistiquement, on compte plus de HPI chez les Asperger c'est, tout simplement, parce que pour entrer dans cette "catégorie", l'intelligence doit être de "normale à supérieure". En dessous, on reste toujours autiste mais plus de haut niveau (je ne tiens pas compte de la différenciation que certains font entre le SA et l' AHN). Cette constatation résulte d'une analyse personnelle et n'engage, bien sûr, que moi.

Reste que, si un quotient intellectuel élevé peut aider à pallier certaines difficultés liées au syndrome d'Asperger, il peut aussi en freiner ou en fausser le diagnostic.

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