Pédopsychiatre
Je commence à connaitre pas mal de représentants de cette catégorie socio-professionnelle. Mon fils en est à son 4ème.
L'école m'a alertée dès la maternelle (-" Nous n'avons pas de problème avec votre fils. C'est un enfant très gentil et intelligent mais il ne communique pas. Avec l'apprentissage de la lecture en CP, on lui demandera davantage de participation. Nous avons peur que cela le mette en situation d'échec et qu'il soit obligé de redoubler. Vous devriez le faire suivre"). Le problème ne s'est pas posé puisqu'il a su lire avant son entrée en CP. Mais je l'ai quand même fait suivre par une pédopsychiatre à Paris d'abord, puis à Nantes. Elles ont toutes trouvé qu'il allait très bien et mis ses difficultés sur le compte de notre relation "trop fusionnelle". Je laisse donc un peu de temps au temps, comme elles me le conseillent, espérant que les choses s'arrangent. Elles empirent. J'apprends qu'il est le souffre-douleur de sa classe, qu'il fait exprès de se faire punir pour être privé de récréation. J'essaie de le faire accepter dans des CMP mais il reste sur liste d'attente (il est dans les premiers de sa classe, ce n'est donc pas une urgence). Il fait son entrée en 6ème dans un collège privé. Hé là... Catastrophe ! Chute vertigineuse de ses résultats sauf en mathématiques, chinois, technologie et arts plastiques. Certains de ses professeurs se demandent même s'il n'a pas un retard mental ! Et avec ses congénères, ça ne se passe pas mieux. En désespoir de cause, je me tourne vers le dernier centre qui l'a suivi. Bingo ! La secrétaire se souvient de lui et me promet d'appuyer ma demande. Il est admis en observation en hôpital de jour un après-midi par semaine. Entretemps, je découvre le syndrome d'Asperger. J'obtiens un rendez-vous en urgence avec le médecin-chef du service. Il est ébranlé par ma conviction, les preuves que je lui apporte, tout concorde. Je finis en point d'orgue : "-... et j'ai découvert que, moi aussi, j'étais Asperger". Là, l'ambiance retombe un peu. Il rétorque froidement : "- Oui, mais cela, ça ne regarde que vous, madame !". (Ben, oui et non, puisque c'est génétique). J'ai encore fait une gaffe. Finalement, peu m'importe ce que seront les termes du verdict POURVU QU'ON L'AIDE.
Je rencontre, dans d'autres circonstances, (une manifestation d'un collectif de parents d'enfants handicapés) une maman avec qui je sympathise. Je découvre que son fils est suivi par l'ancienne pédo-psychiatre de mon fils, dans le même centre et qu'ils y sont réfractaires au diagnostic du syndrome. Loin de me décourager, cette information me remonte davantage. Je me sens prête à batailler contre la terre entière afin que les difficultés de mon fils soient reconnues.
C'est dans cet état d'esprit, autant sur la défensive que l'offensive, qu'aujourdhui mercredi 23 avril, à 17h15, j'entre dans le bureau du pédopsychiatre avec mon fils, l'infirmier et l'éducatrice spécialisée qui l'ont suivi.
Je suis trop débordante de bonheur, d'émotion pour vous relater l'entretien dans ses détails (tant mieux, ça vous aurait barbés). En voici la conclusion : mon fils intègrera à la rentrée prochaine deux ateliers : l'un de psychomotricité et l'autre, d'habileté sociale.
Et le syndrome d'Asperger, dans tout ça ? Il n'a pas pu prononcer son nom. "- On va dire que vous avez raison, même si c'est plus long et compliqué de poser un vrai diagnostic. Donc, on va rester dans cette sphère (sous-entendu, de TSA, TED)". De toute façon, la thérapie mise en place est celle préconisée pour le syndrome. Que demander de plus ?
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