Asperger
Nom d'un pédiatre Autrichien et du syndrome dont il a analysé les spécificités dans les années 40.
Par extension, nom des personnes atteintes de ce syndrome. On nous appelle aussi les aspis.
Terme que je découvre sur internet le 19 février 2014. Dans les symptômes les plus couramment décrits, je reconnais mon fils. Je vais plus loin dans ma recherche. Horreur et fascination, je me reconnais dans des portraits d'adultes Asperger. Je fais le quizz-test proposé sur internet : 163. Je dévore tous les articles que je peux trouver sur le sujet. Le ciel me tombe sur la tête. "- Bon sang, mais c'est bien sûr...!". C'est une révélation, une bombe, un assommoir, un bouleversement, un séisme dans mon univers, une fissure dans toutes mes certitudes. J'ai envie de rire et pleurer en même temps. J'implose. Dans les jours qui suivent, je fais passer le test à plusieurs de mes amis. Tous, sauf un que je soupçonnais déjà d'Asperger, ont des scores inverses au mien. Je fais d'autres tests dégotés sur internet : résultats toujours positifs. Mon premier besoin, virant à l'obsession, est de me faire diagnostiquer. Je ne dors plus, mange à peine, ne sais pas comment j'arrive à travailler. Je passe mes nuits sur l'ordinateur, achète les livres suggérés, pleure de compréhension devant "Le Cerveau d'Hugo" que je me repasse en boucle. J'ingurgite des tonnes d'informations. Je me perds un peu dans tous les sigles (TDAH, TED, TSA, HPI, HQI...) mais qu'importe. Je suis boulimique, dans une recherche frénétique de tout ce qui peut m'apprendre encore et encore qui je suis vraiment. Parfois, tant de souvenirs refoulés me reviennent. L'émotion et la souffrance me submergent. Mais c'est aussi un soulagement, une délivrance. Après quelque temps vécu dans un état de surexcitation permanente, je n'ai plus besoin de diagnostic officiel. Je suis une Asperger.